Point de situation 7 : CORONAVIRUS

Certains adhérents engagés nous ont interpellés sur la santé financière de notre association. Il est vrai que la mesure la plus visible prise à ce jour dans ce contexte si particulier de la pandémie reste la décision du conseil d’administration de renoncer à ouvrir une partie de nos terrains de camping, et que l’argument premier mis en avant pour motiver cette décision est d’ordre financier.

Il apparaît souhaitable d’apporter tous les éléments d’information disponibles à ce sujet, même si la situation évolue rapidement.

 

Les premiers constats

La décision de fermeture administrative de tous les campings qui a frappé le GCU le 14 mars nous prive de toute recette depuis cette date, celle de la réouverture n’étant toujours pas connue à ce jour.

Sur la base de la moyenne des recettes des trois dernières années sur la période du 15 mars au 30 juin, la perte correspondante est estimée à plus de 625 000 €.

Et cette perte tombe au pire moment possible dans le calendrier. L’essentiel des recettes du GCU étant en effet réalisé pendant la saison d’été, la trésorerie est donc au plus bas au printemps et ces 625 000 € sont d’habitude particulièrement les bienvenus au moment où tombent toutes les factures des réparations et des entretiens annuels effectués pour la préparation de l’ouverture des terrains.

Une saison difficile à anticiper

Il fallait aussi estimer la perte des recettes à venir sur une saison qui s’annonce particulièrement difficile. Lorsqu’on fait le bilan des réservations effectuées tant pour les locatifs que pour les emplacements, on constate une baisse d’environ 25% par rapport à 2019. Les recettes de la période juillet-août-septembre de l’année passée se sont montées à environ 4 200 000 €, la perte estimée sur la base des réservations s’élèverait donc à un peu plus d’un million d’euros. Encore s’agit-il ici d’une estimation optimiste, puisque l’ensemble de la profession (dans le cadre des syndicats professionnels) anticipe plutôt une baisse d’activité de 40 à 50 %, auquel cas nous pourrions enregistrer une perte de l’ordre de deux millions d’euros.

Une reprise délicate

On ignore aujourd’hui quand les campings seront autorisés à ouvrir. On ignore également selon quelles modalités pourrait se faire cette réouverture (limitations sur l’occupation des terrains, ouverture partielle des sanitaires, etc.). Cependant, on peut (et on doit) raisonnablement anticiper quelques-unes de ces contraintes. Ainsi des commandes de divers produits ont été passées (gels et distributeurs, gants, masques, produits de nettoyage virucides) : dépenses supplémentaires qui dépassent déjà les 150 000 €.

Au-delà de ces modalités de réouverture, on ignore l’effet que la situation et les contraintes imposées auront sur le comportement et les choix des adhérents. Certains estimeront être des personnes à risque (ce qu’il faut respecter) et ne souhaiteront pas se rendre sur les campings qu’ils affectionnent pourtant d’ordinaire. Ils camperont peut-être sur d’autres terrains réputés moins fréquentés, ou camperont moins longtemps, ou bien ne camperont pas du tout…

Les premières mesures

Dès que cela a été possible, le GCU a fait appel aux mesures de soutien mises en place par les autorités.

Les salariés ont été incités au télétravail (pour la plupart), ou bien sont en activité partielle ou en arrêt pour garde d’enfant.
Les cotisations, impôts et taxes ont été reportés quand c’était possible.
Les remboursements des prêts et contrats de crédit-bail en cours ont été suspendus pour six mois.
Un dossier de PGE (Prêt Garanti par l’état) pour un montant d’un million d’euros a été déposé et nous a été accordé.
Tous les travaux qui pouvaient être reportés l’ont été, soit à l’automne, soit en 2021, selon l’état des finances. Seuls ont été maintenus les travaux nécessaires à l’ouverture des terrains ou pour raisons de sécurité. Plus de 300 000 € ont ainsi été gelés.
Depuis le 15 mars, aucune des 12 réunions du conseil d’administration, du bureau et des commissions n’a été tenue en présence physique du fait du confinement.

Sur un autre plan, le GCU a participé activement à plusieurs réunions de travail sous la conduite des organismes professionnels qui ont été reçus au Ministère voici déjà deux semaines. Le Comité Interministériel du Tourisme réuni le 14 mai a fait des annonces mais ne s’est engagé sur aucune date et n’a donné aucune indication sur les modalités d’ouverture des campings.

Une décision difficile

Il reste à poursuivre la chasse aux coûts fixes. Et les frais d’ouverture d’un terrain (interventions des artisans, réparations, remplacement de matériels vétustes ou endommagés, contrôles légaux et réglementaires, etc.) en début de saison en font partie. La décision s’est donc imposée de renoncer à ouvrir certains campings cette année. L’économie réalisée de cette manière se monte à plus de 150 000 €.

Et maintenant…

Tout est mis en œuvre pour que le GCU surmonte cette épreuve et que l’ensemble des campings puisse ouvrir en 2021. L’année 2020 sera difficile à passer mais les adhérents qui s’expriment manifestent très majoritairement leur confiance. Toutefois, cette crise survient après plusieurs années de rigueur budgétaire afin d’améliorer la situation financière de l’association, et la perspective laisse penser que certaines de ces contraintes demeureront. En effet, les dépenses d’entretien, de réparation etc. et les investissements auxquels nous avons dû renoncer cette année seront à réaliser pendant les prochaines années ; un prêt, même garanti par l’état, doit être remboursé ; les cotisations et taxes reportées restent à payer ; et si les remboursements des prêts en cours sont suspendus, c’est au prix du paiement d’intérêts intercalaires. C’est l’avenir qui est hypothéqué par le contexte actuel. Le déroulement de la saison sera suivi attentivement…

Parmi les questions posées et suggestions faites par certains de nos adhérents (souvent de manière bienveillante, même si ce n’est pas toujours le cas) figurent les critères qui ont déterminé la décision de renoncer à ouvrir certains terrains et le souhait de contribuer financièrement au soutien de notre association.

À propos des critères

La méthode employée pour décider d’ouvrir ou non un camping ne consistait pas à procéder par élimination, et les critères n’ont pas été utilisés pour décider de fermer un ensemble de campings mais plutôt pour apporter des éclairages complémentaires lors du choix. Tous nos terrains de camping ont été examinés de cette manière.

Parmi ces critères, on trouve principalement la présence de locatifs, le fait qu’il fasse l’objet d’une convention, et surtout le fait qu’il soit éloigné de tout autre terrain (et qu’il soit seul à permettre le séjour dans une région donnée).

Les aspects financiers ont pesé, et les terrains pour lesquels les coûts de préparation sont les plus élevés ont souvent fait l’objet de réserves. La taxe de séjour forfaitaire a également pesé pour des raisons simples : le coût en est fixe, indépendamment de la fréquentation. On se reportera aux Nos 301 et 306 de Plein Air et Culture pour des explications plus détaillées sur ce sujet.

À propos des comptes de l’association

Les comptes du GCU sont présentés sur le site internet chaque année début juillet et les comptes détaillés sont consultables au siège du GCU sur simple demande.

Le niveau de détail accessible ne va toutefois pas jusqu’à publier les comptes terrain par terrain. Le modèle de fonctionnement du GCU est la mutualisation. Les dépenses engagées sur un terrain de camping telle année ne sont pas uniquement dépendantes des recettes enregistrées par ce terrain cette année-là ou la précédente. Tous les autres terrains de camping y contribuent, et il en va de même pour tous. Certains éléments sont amortis sur plus de 20 ans et peuvent avoir une durée de vie encore plus longue. Les éléments comptables détaillés d’un terrain pendant une année n’ont pas de sens dans notre modèle mutualiste.

Sur le souhait de contribuer

Plusieurs adhérents ont manifesté spontanément le désir de contribuer financièrement à la bonne santé du GCU. Il s’agit d’une intention forte et généreuse et nous souhaitons les remercier ici. Toutes vos suggestions seront examinées. Nous vous donnons rendez-vous à l’automne, lorsqu’un bilan de cette saison si particulière pourra être fait.

Notre premier souhait reste d’éviter une forte augmentation de nos tarifs, dans le souci de préserver le droit aux vacances pour le plus grand nombre.

Le GCU.